Histoire de Medellín

Fondation de Medellín

Avant l’arrivée des espagnols, la région été appelée Aburrá par les indigènes autochtones qui vivaient dans cette zone fertile, de l’agriculture, la chasse et l’artisanat.

En 1541, des conquistadors espagnols ont envahi la région, puis se sont installés à la place des indigènes, établissant des hameaux et des fermes. La population indigène a diminué, remplacée par des personnes d'autres régions, y compris des esclaves africains.

Le 02 mars 1616, l'explorateur espagnol Francisco Herrera Campuzano fonde, le caserío (village) "Poblado de San Lorenzo" dans la vallée d'Aburrá, près du ruisseau Poblado (Quebrada La Poblada) dans une zone fertile déjà habitée par des populations indigènes d’environ 80 familles.

Cette première implantation européenne dans la vallée d'Aburrá a servi de base pour la colonisation espagnole.

En 1646, la population a été déplacée vers un site plus central, proche de la quebrada Santa Elena et le Río Medellín, pour faciliter l'accès à l'église et aux services religieux (Parque Berrio)

Le 2 novembre 1675, la Villa de Nuestra Señora de la Candelaria de Medellín a été officiellement fondée, englobant le caserío de San Lorenzo de Aburrá et marque la fondation de Medellín.

Cette fondation a marqué le début de l'organisation et l’expansion urbaine autour de la chapelle existante et du développement économique de la région.

Période coloniale XVIIe–XVIIIe siècles

À l’époque coloniale, Medellín est une ville rurale secondaire dans la région de Antioquia, entourée de troupeaux et de terres agricoles. Elle joue alors un rôle politique et économique limité.

Progressivement, Medellín se développe et devient un point de passage sur les routes commerciales reliant Santa Fe de Antioquia aux autres régions, notamment via le río Magdalena.

La société coloniale à Medellin est marquée par une forte stratification raciale : les Espagnols occupent le centre urbain, tandis que les indigènes et les métis vivent en périphérie. Contrairement à d’autres régions de Colombie, Medellín ne développe pas de grandes haciendas esclavagistes. La population locale travaille plutôt sur de petites exploitations agricoles familiales. L’arrivée de vagues d’immigration contribue à façonner une culture fondée sur le travail indépendant et l’esprit entrepreneurial.

Fin XVIIIe – XIXe siècle

À la fin du XVIIIe siècle, Medellín commence à gagner en importance grâce à son activité commerciale. En 1813, elle obtient le statut de ville et en 1826, elle devient la capitale du département d’Antioquia, remplaçant Santa Fe de Antioquia, peu après l’indépendance de la Colombie.

À partir de 1870, sous l’impulsion de figures comme Pedro Justo Berrío, la ville connaît un essor économique marqué par le développement du chemin de fer, des banques et des infrastructures.

XXe siècle

Le début du XXe siècle est caractérisé par une forte industrialisation. Dès les années 1930, Medellín devient un centre industriel majeur, notamment dans les secteurs du textile et du café. Elle attire une population croissante, devenant un pôle économique et financier de premier plan en Colombie.

Dans les années 1940–1950, l’arrivée massive de réfugiés fuyant La Violencia entraîne une urbanisation rapide, souvent informelle.

La seconde moitié du XXe siècle est marquée par une période de grande violence. Dans les années 1980–1990, Medellín devient tristement célèbre comme le fief du Cartel de Medellín, dirigé par Pablo Escobar. Elle est alors considérée comme la ville la plus violente du monde, avec des taux d’homicides records. En octobre 2002, l’Opération Orión marque un tournant dans la lutte contre les groupes armés, notamment dans des quartiers comme la Comuna 13.

XXIe siècle

Le début du XXIe siècle est marqué par une transformation spectaculaire de la ville, grâce à des projets d’urbanisme social

  • Mise en place du métro (1995), du Metrocable, d’escaliers mécaniques, de bibliothèques-parcs et de centres culturels.

  • Valorisation des quartiers défavorisés selon le principe du « plus beau pour les plus pauvres ».

En 2013, Medellín est désignée « ville la plus innovante du monde » par le Urban Land Institute.Aujourd’hui, Medellín est reconnue comme un modèle de résilience urbaine, saluée pour son innovation sociale, sa culture vibrante et son engagement environnemental.